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pée. La garnison romaine du château de Machéro, craignant de se voir couper la retraite, capitula. Le château de Kypros, qui domine Jéricho[1], tomba aussi aux mains des insurgés[2]. Il est probable qu’Hérodium fut occupé par les révoltés vers le même temps[3]. La faiblesse que montrèrent les Romains dans toutes ces rencontres est quelque chose de singulier, et donne une certaine vraisemblance à l’opinion de Josèphe, selon laquelle le plan de Florus aurait été de tout pousser à l’extrême. Il est vrai que les premiers élans révolutionnaires ont quelque chose d’entraînant, qui rend très-difficile de les arrêter et fait que les esprits sages préfèrent les laisser s’user par leurs excès.

En cinq mois, l’insurrection avait réussi à s’établir d’une façon formidable. Non-seulement elle était maîtresse de la ville de Jérusalem ; mais, par le désert de Juda, elle se trouvait en communication avec la région de la mer Morte, dont elle tenait toutes les forteresses ; par là elle donnait la main aux Arabes, aux Nabatéens, plus ou moins ennemis de Rome. La Judée, l’Idumée, la Pérée, la Galilée étaient avec les révoltés. À Rome, pendant ce temps, un odieux

  1. Ritter, Erdkunde, XV, p. 458-459.
  2. Jos., B. J., II, xvii ; xviii, 6.
  3. Jos., B. J., IV, ix, 5 ; VII, vi, 1.