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de capitaine du temple. Son exaltation religieuse paraît avoir été sincère. Poussant à l’extrême le principe que les sacrifices ne pouvaient être offerts que par des juifs et pour des juifs, il fit supprimer les vœux qu’on offrait pour l’empereur et pour la prospérité de Rome[1]. Toute la jeunesse était pleine d’ardeur. C’est un des traits du fanatisme qu’inspirent les religions sémitiques de se montrer avec le plus de vivacité chez les jeunes gens[2]. Les membres des anciennes familles sacerdotales, les pharisiens, les hommes raisonnables et assis voyaient le danger. On mit en avant des docteurs autorisés, on fit des consultations de rabbins, des mémoires de droit canonique, bien en pure perte ; car il était visible que le bas clergé faisait déjà cause commune avec les exaltés et avec Éléazar.

Le haut clergé et l’aristocratie, désespérant de rien gagner sur une masse populaire livrée aux suggestions les plus superficielles, envoyèrent supplier Florus et Agrippa de venir au plus vite écraser la révolte,

    tème de Josèphe, prétendant que le parti de la guerre se composait uniquement de brigands et de jeunes gens voulant s’enrichir dans le trouble.

  1. Cf. Talmud de Babylone, Gittin, 56 b ; Tosiphtha Schabbath, xvii.
  2. Chez les musulmans, le fanatisme est particulièrement sensible dans les enfants de dix à douze ans.