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Souvenez-vous des jours passés, où, à la suite de votre illumination, vous avez supporté maint combat douloureux, les uns exposés en plein théâtre[1] aux outrages et aux supplices, les autres participant au sort de ceux qui furent ainsi traités. En effet, vous avez montré votre sympathie pour les prisonniers[2], et vous avez accepté avec joie la spoliation de vos biens, sachant que vous en possédez d’autrement excellents et durables… Courage, pour que vous obteniez la récompense qui vous a été promise ! Encore un petit, un tout petit espace de temps, et celui qui doit venir viendra.


La foi résume l’attitude du chrétien[3]. La foi, c’est la ferme attente de ce qui est promis, la certitude de ce qu’on n’a pas vu. C’est la foi qui a fait les grands hommes de l’ancienne loi, lesquels moururent sans avoir obtenu les choses promises, les ayant seulement vues et saluées de loin, se confessant étrangers et passagers sur cette terre, toujours à la recherche d’une patrie meilleure, qu’ils ne trouvaient pas, la céleste. L’auteur cite à ce sujet les

  1. Θλίψεσιν θεατριζόμενοι peut sans doute n’être qu’une métaphore ; cependant nous préférons voir là une allusion aux horribles jeux du cirque de Néron. Comp. θλίψεις μεγάλας dans Hermas, Pasteur, vis. iii, 2, passage qui se rapporte sûrement aux épreuves de l’an 64. V. ci-après, p. 390, note 3.
  2. Tout le monde est d’accord qu’il faut lire δεσμίοις pour δεσμοῖς μου.
  3. Hebr., xi, 1 et suiv.