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chrétienne, vers le pied du Vatican, des jardins et du cirque de Néron, en particulier autour de l’obélisque[1]. Cela vint, si l’on veut, de ce que le cirque en question gardait le souvenir des martyrs de 64, auxquels, à défaut d’indication précise, la tradition chrétienne put joindre Pierre ; nous aimons mieux croire cependant qu’il se mêla en tout ceci quelque renseignement[2], et que l’ancienne place de l’obélisque, dans la sacristie de Saint-Pierre, marquée aujourd’hui par une inscription, indique à peu près l’endroit où Pierre en croix rassasia de son affreuse agonie les yeux d’une populace avide de voir souffrir.

Les corps eux-mêmes qu’entoure depuis le IIIe siècle une tradition non interrompue de respect sont-ils ceux des deux apôtres ? Nous le croyons à peine. Il est certain que l’attention à garder la mémoire des tombeaux des martyrs fut très-ancienne dans l’Église[3] ; mais Rome fut, vers 100 et 120, le théâtre d’un immense travail légendaire, relatif

    XIV, xiv (Opp., t. II, col. 1273, édit. Bénéd.) ; Acta Petri et Pauli, 80 (selon certains manuscrits, Tischendorf, p. 35, note) ; Acta SS. Junii, V, p. 435.

  1. Bosio, Roma sott., p. 74 et suiv. ; Lipsius, Rœm. Petrussage, p. 102 et suiv.
  2. V. ci-dessus, p. 188, note. Le Montorio paraît n’avoir dans la question que des titres usurpés.
  3. Hégésippe, dans Eusèbe, Hist. eccl., II, xxiii, 18.