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marbre rhodien, transporté à Rome dès le temps d’Auguste, était l’objet de l’universelle admiration[1]. Quel plus beau sujet pour cet art hideux que la cruauté du temps avait mis en vogue et qui consistait à faire des tableaux vivants avec les statues célèbres ? Un texte et une fresque de Pompéi semblent prouver que cette scène terrible était souvent représentée dans les arènes, quand on avait à supplicier une femme[2]. Attachées nues par les cheveux[3] aux cornes d’un taureau furieux[4] les malheureuses assouvissaient les regards lubriques d’un peuple féroce. Quelques-unes des chrétiennes immo-

    t. III, p. 386 et suiv, ; t. IV. (1re partie ; t. VII. p. 1 et suiv. ; Raoul Rochette, Choix de peint. de Pompéi, pl. xxiii, p. 277-288 ; Ann. de l’Institut de corr. arch., t. XI (1839), p. 287-292 ; Helbig, Wandgemälde, nos 1151, 1152, 1153 ; Jahn, Archæol. Zeitung, 1853. nos 36 et suiv.

  1. Pline, XXXVI. v (4). Voir Brunn, cité ci-dessus, p. 129, note 3.
  2. « Videt… memorandi spectaculi scenam, non tauro sed asino dependentem Dircen aniculam. » Apulée, Metam., VI, 127 (édit. Oudendorp, p. 435-436). Cf. Lucien, Lucius, 23 (lisez γραῦν Δίρκην οὐκ ἐκ ταύρου ἀλλ’ ἐξ ὄνου). Voir surtout Memorie della R. Accademia Ercolanese, vol. VII, planche du 1er mémoire, où le supplice paraît représenté comme un spectacle [observation de M. Minervini].
  3. « Dircen ad taurum crinibus religatam necant. » Hygin. Fabulæ, fab. 8.
  4. Comparez le supplice de sainte Blandine, exposée dans un