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pièces dramatiques, au courant desquelles le héros était réellement mis à mort, comme Lauréolus[1], ou bien des représentations d’actes tragiques comme celui de Mucius Scævola[2]. À la fin, Mercure, avec une verge de fer rougie au feu, touchait chaque cadavre pour voir s’il remuait ; des valets masqués, représentant Pluton ou l’Orcus, traînaient les morts par les pieds, assommant avec des maillets tout ce qui palpitait encore[3].

Les dames chrétiennes les plus respectables durent se prêter à ces monstruosités. Les unes jouèrent le rôle des Danaïdes, les autres celui de Dircé[4]. Il est difficile de dire en quoi la fable des Danaïdes pouvait fournir un tableau sanglant. Le supplice que toute la tradition mythologique attribue à ces femmes coupables, et dans lequel on les représentait[5], n’était pas assez cruel pour suffire aux plaisirs de Néron et des habitués de son amphithéâtre. Peut-être défilèrent-elles portant des urnes[6], et

  1. V. ci-dessus, p. 45.
  2. Martial, Epigr., VIII, xxx ; X, xxv.
  3. Tertullien, Apol., 15. Cf. Suétone, Néron, 36.
  4. Clém. Rom., Ad Cor. I, c. 6.
  5. Pausanias, X, xxxi, 9, 11 ; Musée Pio-Clém., t. IV, tab. 36.
  6. Musée Pio-Clémentin, II, 2 ; Guigniaut, Rel. de l’ant., pl. no 606 a. Cf. Bullettino dell’ Inst. di corr. arch., 1843, p. 119-123.