à la résurrection générale, qu’un Christ établi dans la divinité, incorporé à elle, agissant en elle et avec elle. La résurrection pour lui n’est plus dans l’avenir ; elle a l’air d’avoir eu déjà lieu[1]. — Quand on a changé une fois, on change toujours ; on peut être à la fois le plus passionné et le plus mobile des hommes. Ce qu’il y a de sûr, c’est que les grandes images de l’apocalypse finale et de la résurrection, qui étaient autrefois si familières à Paul, qui se présentent en quelque sorte à chaque page des lettres de la seconde et de la troisième mission, et même dans l’épître aux Philippiens[2], ont une place secondaire dans les derniers écrits de sa captivité[3]. Elles y sont remplacées par une théorie du Christ, conçu comme une sorte de personne divine, théorie fort analogue à celle du Logos, qui, plus tard, trouvera sa forme définitive dans les écrits attribués à Jean.
Le même changement se remarque dans le style. La langue des épîtres de la captivité a plus d’ampleur ; mais elle a perdu un peu de sa force. La pensée est menée avec moins de vigueur. Le dictionnaire diffère notablement du premier vocabulaire de Paul. Les termes favoris de l’école johannique,