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ment aux Romains ; 2o certains traits de l’épître qui ne s’adaptent que médiocrement aux fidèles de Rome et iraient même jusqu’à l’indiscrétion, s’ils étaient adressés uniquement à ces derniers[1] ; 3o les hésitations des meilleurs critiques sur la question de savoir si l’épître a été adressée à des païens convertis, ou à des judéo-chrétiens[2], hésitations toutes simples en notre hypothèse, puisque les parties principales de l’épître auraient été composées pour servir à plusieurs Églises à la fois ; 4o ce qu’il y a de surprenant à ce que Paul compose un morceau si capital uniquement en vue d’une Église qu’il ne connaissait pas et sur laquelle il n’avait que des droits contestables ; 5o enfin les particularités bizarres des chapitres xv et xvi, ces salutations à contre-sens, ces quatre finales dont trois ne se trouvaient certainement pas dans l’exemplaire envoyé à Rome. On verra dans la suite du présent volume combien cette hypothèse s’accorde bien avec toutes les autres nécessités de la vie de saint Paul.

N’omettons pas le témoignage d’un important manuscrit. Le Codex Bœrnerianus omet l’indication de Rome aux versets 7 et 15 du premier cha-

  1. Notez surtout les passages suivants : ii, 16 ; xi, 13, xvi, 25.
  2. Voir ci-dessous, p. 483, note 5.