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mollement ce qui précède. Il est peu supposable qu’ils se soient trouvés dans la même lettre que ce qui précède. Paul se répète souvent dans le cours d’un même développement, mais il ne revient jamais sur un développement pour le résumer et l’affaiblir. Ajoutons que les versets 1-13 paraissent s’adresser à des judéo-chrétiens. Saint Paul y fait des concessions aux idées juives[1]. Quoi de plus singulier que ce verset 8, où le Christ est appelé διάκονος περιτομῆς ? On dirait que c’est ici un résumé des chapitres xii, xiii, xiv, à l’usage de lecteurs judéo-chrétiens, auxquels Paul tient à prouver par des textes que l’adoption des gentils n’exclut pas le privilège d’Israël et que Christ a rempli les promesses antiques[2].

La partie xv, 14-33, est évidemment adressée à l’Église de Rome et à cette Église seule. Paul s’y exprime avec réserve, comme il convient en écrivant à une Église qu’il n’a pas vue, et qui, étant en majorité judéo-chrétienne, n’est pas directement de sa juridiction. Dans les chap. xii, xiii, xiv, le ton de la lettre est plus ferme ; l’apôtre y parle avec une douce autorité ; il s’y sert du verbe πα-

  1. Notez surtout les versets 8-9.
  2. Ibid., vers. 9-12.