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ménagements : il présente nettement l’épître aux Hébreux comme l’ouvrage de Barnabé[1]. Caïus, prêtre de Rome[2], saint Hippolyte[3], saint Cyprien[4], ne la plaçaient pas parmi les épîtres de Paul. Dans la querelle du novatianisme, où cette épître avait plusieurs raisons d’être employée, il n’en est pas fait mention.

C’est à Alexandrie qu’était le centre de l’opinion qui voulait intercaler l’épître aux Hébreux dans la série des lettres de Paul. Vers le milieu du iiie siècle, Denys d’Alexandrie[5] ne paraît pas douter que Paul n’en soit l’auteur. À partir de cette époque, c’est là l’opinion la plus générale en Orient[6] ; cependant des protestations ne cessent de se faire entendre[7]. Elles

  1. De pudicitia, 20. Tertullien, d’ailleurs, n’en fait pas le même usage que des autres épîtres de Paul ; il ne reproche pas à Marcion de la supprimer.
  2. Eusèbe, H. E., VI, 20 ; saint Jérôme, De viris ill., 59.
  3. Photius, l. c. et cod. cxxi, p. 94 (Bekker). L’épître aux Hébreux n’est pas citée dans les Philosophumena, quoique toutes les autres grandes épîtres y soient citées plusieurs fois.
  4. Ad Fortunatum, de exhort. mart., 11.
  5. Cité par Eusèbe, H. E., VI, 41,
  6. Concile d’Antioche de l’an 264, dans Mansi, Coll. concil., I, p. 1038 ; Alexandre d’Alexandrie, dans Théodoret, H. E., I, 3, et dans Socrate, H. E., I, 6 ; Athanase, Epist. fest. (0pp., I, p. 962, édit. Bénéd.), Synopsis script. sacr. (Opp., II, p. 130, 197) ; saint Grég. de Naz., Carmina, p. 261 et 1105 (édit. Caillau).
  7. Eusèbe, H. E., III, 3, 38 ; VI, 13 ; Saint Grég. de Naz., op. cit., p. 1105.