parmi celles de Paul. Les manuscrits gréco-latins, au contraire, montrent toutes les hésitations qui restaient encore en Occident, dans la première moitié du moyen âge, sur la canonicité de l’épître aux Hébreux et par conséquent sur son attribution à Paul. Le Codex Bœrnerianus l’omet ; le Codex Augiensis la donne seulement en latin, à la suite des épîtres de Paul. Le Codex Claromontanus met l’épître en question hors rang, comme une sorte d’appendice, après la stichométrie générale de l’Écriture[1], preuve que l’épître ne se trouvait pas dans le manuscrit d’où le Claromontanus fut copié. Dans la stichométrie susdite (morceau très-ancien), l’épître aux Hébreux ne figure pas, ou, si elle figure, c’est sous le nom de Barnabé[2]. Enfin, les fautes dont fourmille le texte
- ↑ Sur la stichométrie dans les manuscrits anciens, voir Fr. Ritschl, Opuscula philologica, I, p. 74 et suiv., 173 et suiv., 190 et suiv.
- ↑ Cette stichométrie (fol. 468 v.) place dans la liste des écrits sacrés une Epistula Barnabæ, qui peut être l’épître ordinairement attribuée à Barnabé. Cependant la stichométrie du Codex Claromontanus donne à son Epistula Barnabæ un nombre de στίχοι qui est à peu près le chiffre qui convient à l’épître aux Hébreux, et non le chiffre qui convient à l’épître ordinairement attribuée à Barnabé (voir Credner, Gesch. des neutest. Kanon, p. 175 et suiv., 242 et suiv.). On en a conclu que l’Epistula Barnabæ mentionnée dans la stichométrie du Codex Claromontanus était l’épître aux Hébreux, que Tertullien attribue en effet à Barnabé. Ce