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sait ou ne les connaissait pas[1]. Les allusions qu’on y croit trouver dans les épîtres attribuées à Clément Romain[2], à Ignace[3], à Polycarpe[4] sont douteuses. Il y avait dans l’air à cette époque un certain nombre de phrases homilétiques toutes faites ; la présence de ces phrases dans un écrit ne prouve pas que l’auteur les empruntât directement à tel autre écrit où on les trouve. Les consonnances qu’on remarque entre certaines expressions d’Hégésippe[5] et certains passages des épîtres en question sont singulières ; on ne sait quelle conséquence en tirer ; car, si dans ces expressions Hégésippe a en vue la première épître à Timothée, il semblerait qu’il la regarde comme un écrit postérieur à la mort des apôtres. Quoi qu’il en soit, il est clair que, quand on lit le recueil des lettres de Paul, les lettres à Tite et à Timothée jouissaient d’une pleine autorité. Où les composa-t-on ? Peut-être à Éphèse[6] ; peut-être à Rome. Les partisans de cette seconde hypothèse peuvent dire qu’en Orient on n’eût pas commis les

  1. Tertullien, Adv. Marc, V, 21 ; Épiph., hær. xlii, 9.
  2. Epist. I ad Cor., 2, 29.
  3. Ad Ephes., 2.
  4. Ad Phil., 4.
  5. Dans Eusèbe, H. E., III, 32. Comp. I Tim., i, 3, 6, 10 ; vi, 20. Voir Baur, Paulus (2e édit.), t. II, p. 110-112.
  6. Voir ci-dessus, p. xlviii.