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avaient entendu annoncer l’Évangile. Pas une seule fois, l’apôtre ne s’était départi de sa règle de ne prêcher que dans des pays où le Christ n’avait pas encore été nommé, c’est-à-dire où d’autres apôtres n’avaient point passé ; toute son œuvre avait été originale et n’appartenait qu’à lui seul[1]. La troisième mission avait eu pour champ les mêmes pays que la seconde ; Paul tournait un peu dans le même cercle, et commençait à se trouver à l’étroit[2]. Il lui tardait maintenant d’accomplir la seconde partie de ses projets, c’est-à-dire d’annoncer le nom de Jésus dans le monde occidental, pour qu’on pût dire que le mystère caché depuis l’éternité était connu de toutes les nations[3].

À Rome, il avait été devancé, et d’ailleurs ceux

    seulement la province d’Illyrie [ou plutôt de Dalmatie] proprement dite l’Illyricum, au sens vulgaire, embrassait, outre beaucoup de contrées, au nord et à l’est, qui ne faisaient pas partie de la province d’Illyrie (voir Desjardins dans les Comptes rendus de l’Acad. des inscr., 1868, p. 112 et suiv. ; Ann. de l’Inst. arch. de Rome, 1868, p. 7 et suiv.), des parties de la province de Macédoine (Strabon, II, v, 30 ; VII, v, 6 ; vii, 8 ; VII, fragm. 11, p. 275, lig. 21 et suiv., éd. Didot ; comp. VII, vii, 4). Quand Paul était à Bérée, il avait été μέχρι τοῦ Ἰλλυρικοῦ.

  1. Rom., xv, 20-21. Voir ci-dessus, p. 446-447.
  2. Rom., xv, 23.
  3. Rom., xvi, 25-26 ; II Tim., iv, 17. Cf. Act., i, 8 ; xiii, 47 ; Rom., x, 18 ; Isaïe, xlix, 6 ; Clem. Rom., Ad Cor. I, ch. 5.