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tre[1] était à peu près le même ; les recommandations morales et les salutations variaient. Dans l’exemplaire destiné aux Romains, en particulier, Paul introduisit quelques variantes accommodées au goût de cette Église, qu’il savait être très-attachée au judaïsme[2]. C’est l’exemplaire adressé à l’Église de Rome qui servit de base à la constitution du texte, quand on fit le recueil des épîtres de saint Paul. De là le nom que l’épître en question porte aujourd’hui. Les éditeurs (s’il est permis de s’exprimer ainsi) ne copièrent qu’une fois les parties communes ; cependant, comme ils se seraient fait scrupule de rien perdre de ce qui était sorti de la plume de l’apôtre, ils recueillirent à la fin de la copie princeps les parties qui variaient dans les différents exemplaires ou qui se trouvaient en plus dans l’un d’eux[3].

Ce précieux écrit, base de la théologie chrétienne, est de beaucoup celui où les idées de Paul sont exposées avec le plus de suite. C’est là que paraît dans tout son jour la grande pensée de l’apôtre : la

  1. Les onze premiers chapitres, tout dogmatiques, sauf quelques changements dans le ch. i.
  2. Les versets xv, 1-13, qui sont comme une concession aux judéo-chrétiens, paraissent avoir été destinés à résumer et à remplacer les chapitres xii, xiii, xiv, dans l’exemplaire de l’Église de Rome. Voir l’introduction, p. lxiii et suiv.
  3. Voir ci-dessus, l’introduction, p. lxxii et suiv.