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tion à son égard. La maladie, probablement, s’y joignit ; il crut toucher à la mort[1]. Une émeute qui eut lieu à Éphèse vint encore compliquer sa situation et l’obligea de partir sans attendre le retour de Titus[2].

Le temple d’Artémis offrait à la prédication nouvelle un obstacle terrible. Ce gigantesque établissement, l’une des merveilles du monde, était la vie et la raison d’être de la ville entière, par ses richesses colossales[3] par le nombre des étrangers qu’il attirait, par les privilèges et la célébrité qu’il valait à la cité, par les fêtes splendides dont il était l’occasion, par les métiers qu’il entretenait[4]. La superstition avait ici la plus sûre des garanties, celle des intérêts grossiers, toujours si heureux de se couvrir du prétexte de la religion.

Une des industries de la ville d’Éphèse était

  1. II Cor., i, 8-10 ; vi, 9.
  2. Act., xix, 23 et suiv.
  3. Strabon, XIV, i, 26.
  4. Parmi les nombreuses inscriptions d’Éphèse, il y en a peu où il ne soit parlé du temple. Corpus inscr. gr., nos 2933 b et suiv. ; Le Bas et Waddington, Inscr., III, nos 136 a et suiv. Remarquez surtout le retour fréquent du titre de νεωποιός. Voir Act., xix, 35, en comparant Corp., no 2972, et Eckhel, D. n. v., II, p. 520 et suiv. Remarquez aussi les ἱερεῖαι τῆς Ἀρτέμιδος : Corp., no 2986, 3001, 3002, etc. Cf. Hérodote, I, 26 ; Élien, Hist. var., iii, 26.