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deux dernières épîtres, Paul a Marc auprès de lui ; comment, écrivant la deuxième à Timothée, peut-il donc dire : « Prends Marc et amène-le avec toi ; car j’ai besoin de lui pour le diaconat » ? D’un autre côté, nous l’avons établi, il n’est pas loisible de séparer les trois lettres ; or, de quelque façon qu’on s’arrange, il y aura toujours trois ans au moins entre la première et la seconde à Timothée, et il faut placer entre elles la seconde aux Corinthiens et l’épître aux Romains. Un seul refuge reste donc ici comme pour la première à Timothée, c’est de supposer que la seconde à Timothée fut écrite dans une prolongation de la vie de l’apôtre dont les Actes ne parleraient pas. Cette hypothèse serait démontrée possible, qu’une foule de difficultés inhérentes à l’épître resteraient encore. Timothée serait à Éphèse, et (iv, 12) Paul dirait sèchement : « J’ai envoyé Tychique à Éphèse », comme si Éphèse n’était pas le lieu du destinataire. Quoi de plus froid que le passage II Tim., iii, 10-11 ? quoi même de plus inexact ? Paul ne s’adjoignit Timothée qu’à la deuxième mission ; or, les persécutions que Paul subit à Antioche de Pisidie, à Iconium, à Lystres avaient eu lieu dans la première[1]. Le vrai Paul écri-

  1. Παρηκολούθησάς μου implique que Timothée a été témoin ocu-