Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/430

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une autre conversion bien plus importante fut celle d’un juif nommé Apollonius ou Apollos, originaire d’Alexandrie, qui dut aborder à Éphèse, peu après le premier passage de Paul[1]. Il avait puisé aux écoles juives d’Égypte une profonde connaissance de la version grecque des Écritures, une manière ingénieuse de les interpréter, une éloquence élevée. C’était une sorte de Philon, à la recherche des idées nouvelles qui éclosaient alors de toutes parts dans le judaïsme. Il s’était trouvé en rapport dans ses voyages avec des disciples de Jean-Baptiste, et avait reçu d’eux le baptême. Il avait aussi entendu parler de Jésus, et il semble bien que dès lors il accordait à ce dernier le titre de Christ ; mais ses notions sur le christianisme étaient incomplètes. À son arrivée à Éphèse, il se rendit à la synagogue, où il eut beaucoup de succès par sa parole vive et inspirée. Aquila et Priscille l’entendirent et furent ravis de

    xvi, 3-20, est un lambeau d’une épître aux Éphésiens : 1o parce qu’il est tout à fait invraisemblable qu’Aquila, Priscille et Épénète fussent à Rome quand l’épître aux Romains fut écrite ; 2o parce qu’on ne conçoit pas comment Paul saluerait tant de personnes ayant eu des rapports avec lui, dans une ville où il n’avait jamais été ; 3o parce que les chapitres xv-xvi, s’ils sont homogènes, présentent quatre finales et une distribution contraire aux usages de Paul. Voir l’introduction, p. lxiii et suiv.

  1. Act., xviii, 24 et suiv.