Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/429

Cette page a été validée par deux contributeurs.

miracles d’Apollonius sont censés se passer à Éphèse[1]. L’Éphésien le plus célèbre du moment où nous sommes[2] était un astrologue nommé Balbillus, qui eut la confiance de Néron et de Vespasien, et qui paraît avoir été un scélérat[3]. Un beau temple corinthien, dont les ruines se voient encore aujourd’hui[4], s’élevait vers la même époque. C’était peut-être un temple dédié au pauvre Claude, que Néron et Agrippine venaient de « tirer au ciel avec un croc », selon le joli mot de Gallion.

Éphèse avait déjà été atteinte par le christianisme, quand Paul y vint séjourner. Nous avons vu qu’Aquila et Priscille y étaient restés, après être partis de Corinthe. Ce couple pieux, à qui, par une singulière destinée, il fut réservé de figurer à l’origine des Églises de Rome, de Corinthe, d’Éphèse, forma un petit noyau de disciples. De ce nombre, sans doute, fut cet Épénète que saint Paul appelle « les prémices de l’Asie en Christ », et qu’il aimait beaucoup[5].

  1. Philostrate, Apoll., IV, 10.
  2. Il y avait cependant quelques vrais savants d’Éphèse : Pline, Hist. nat., XXXVII, 9 ; plus tard, Rufus d’Éphèse, Soranus.
  3. Suétone, Néron, 36 ; Dion Cassius, LXVI, 9.
  4. Chandler, Travels, ch. xxv ; Falkener, Ephesus, p. 111. Voir cependant Guhl, Ephesiaca, p. 178, 181.
  5. Rom., xvi, 5. J’adopte l’hypothèse d’après laquelle Rom.,