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place était, à très-peu de chose près, ce qu’elle est encore maintenant à Smyrne, à Salonique. Éphèse, en particulier, possédait une juiverie très-nombreuse[1]. La population païenne était assez fanatique, comme il arrive dans toutes les villes qui sont des centres de pèlerinage et de cultes fameux. La dévotion à l’Artémis d’Éphèse, répandue dans le monde entier, entretenait plusieurs industries considérables. Néanmoins, l’importance de la ville comme capitale de l’Asie, le mouvement des affaires, l’affluence des gens de toute race faisaient d’Éphèse un point en somme très-favorable à la diffusion des idées chrétiennes. Ces idées ne trouvaient nulle part un meilleur accueil que dans les villes populeuses, commerçantes, remplies d’étrangers, envahies par les Syriens, les juifs et cette population d’origine incertaine qui, depuis l’antiquité, est maîtresse de tous les points d’arrivage de la Méditerranée[2].

Il y avait des siècles qu’Éphèse n’était plus une ville purement hellénique. Autrefois, Éphèse avait brillé au premier rang, du moins pour les arts, parmi les cités grecques ; mais, à diverses reprises, elle avait

  1. Jos., Ant., XIV, x, 11, 12, 13, 16, 19, 25 ; XVI, vi, 4, 7 ; Philon, Leg., § 40.
  2. Comparez de nos jours Marseille, Livourne, Trieste.