Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/421

Cette page a été validée par deux contributeurs.

encore des fâcheuses impressions que ses ennemis avaient cherché à faire naître contre lui. À Derbé, il s’adjoignit un nouveau disciple, nommé Caïus, qui le suivit[1]. Ces bons Galates étaient pleins de docilité, mais faibles. Paul, habitué à s’exprimer sur un ton ferme, les traitait avec une raideur que parfois lui-même il craignait de voir prendre pour de la dureté[2]. Il avait des scrupules ; il craignait d’avoir parlé à ses enfants d’une manière qui peut-être ne rendait pas assez ce qu’il y avait pour eux dans son cœur de vive affection.

Les motifs qui l’avaient empêché dans son second voyage d’évangéliser l’Asie proconsulaire n’existant plus, Paul, après avoir terminé sa tournée de Galatie, partit pour Éphèse. On était vers le milieu de l’été[3]. D’Antioche de Pisidie, la route la plus naturelle pour aller à Éphèse dut le conduire à Apamée Kibôtos[4], et de là, dans le bassin du Lycus, aux trois villes voisines l’une de l’autre, de Colosses, de Laodicée, d’Hiérapolis. Ces trois villes, dans quelques années, formeront un centre actif du travail chrétien, et Paul sera en rapports suivis avec elles.

  1. Act., xx, 4.
  2. Gal., iv, 16, 20.
  3. Cela résulte de Act., xx, 31, comparé à I Cor., xvi, 8.
  4. Φρυγίαν. Act., xviii, 23. Cf. Strabon, XIV, ii, 29.