ciliés d’office par les survivants après leur mort[1].
Paul évita les éclats en partant le plus tôt qu’il put pour Antioche. Ce fut probablement alors que Silas le quitta. Ce dernier était originaire de l’Église de Jérusalem. Il y resta, et désormais s’attacha à Pierre[2]. Silas, comme le rédacteur des Actes, paraît avoir été un homme de conciliation[3], flottant entre les deux partis et attaché tour à tour aux deux chefs, vrai chrétien au fond, et de l’opinion qui, en triomphant, sauva l’Église. Jamais, en effet, l’Église chrétienne ne porta dans son sein une cause de schisme aussi profonde que celle qui l’agitait en ce moment. Luther et le scolastique le plus routinier différaient moins que Paul et Jacques. Grâce à quelques doux et bons esprits, Silas, Luc, Timothée, tous les chocs furent amortis, toutes les aigreurs dissimulées. Une belle narration, calme et digne[4], ne laissa voir qu’entente fraternelle en ces années qui furent travaillées de si terribles déchirements.