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un commerce de tous les jours avec les idées de l’apôtre, n’avaient nul besoin. Les erreurs que l’on y combat sont toujours une sorte de gnosticisme[1]. La préoccupation de l’auteur dans les trois épîtres ne varie pas ; on sent le soin jaloux et inquiet d’une orthodoxie déjà formée et d’une hiérarchie déjà développée. Les trois écrits se répètent parfois entre eux[2] et copient les autres épîtres de Paul[3]. Une chose est certaine, c’est que, si ces trois épîtres ont été écrites sous la dictée de Paul, elles sont d’un même période de sa vie[4], d’un période séparé par de longues années du temps où il composa les autres épîtres. Toute hypothèse qui mettrait entre les trois épîtres en question un intervalle de trois ou quatre ans, par exemple, ou qui placerait entre elles quelqu’une des autres épîtres que nous connaissons, doit être repoussée. Pour expliquer la similitude des trois épîtres entre elles et leur dissemblance avec les autres, il

  1. Notez ψευδωνύμου γνώσεως. I Tim., vi, 20.
  2. Comp. I Tim., i, 4 ; iv, 7 ; II Tim., ii, 23 ; Tit., iii, 9 ; — I Tim., iii, 2 ; Tit., i, 7 ; — I Tim., iv, 1 et suiv. ; II Tim., iii, 1 et suiv. ; — I Tim., ii, 7 ; II Tim., i, 11. Notez l’analogie de l’entrée en matière, I Tim., i, 3, et Tit., i, 5.
  3. II Tim., i, 3 (Rom., i, 9), 7 (Rom., viii, 15) ; ii, 20 (Rom., ix, 21) ; iv, 6 (Phil., i, 30 ; ii, 17 ; iii, 12 et suiv.).
  4. Remarquez que Timothée est jeune dans les deux épîtres qui lui sont adressées I Tim., iv, 12 ; II Tim., ii, 22.