qu’Athènes à recevoir la semence nouvelle. Ce n’était pas comme Athènes une sorte de sanctuaire de l’esprit, une ville sacrée et unique au monde ; c’était même à peine une ville hellénique[1]. La vieille Corinthe avait été détruite de fond en comble par Mummius ; pendant cent ans, le sol de la capitale de la ligue achéenne fut désert[2]. L’an 44 avant J.-C, Jules César releva la ville et en fit une importante colonie romaine, qu’il peupla surtout d’affranchis[3]. C’est dire assez que la population en était fort hétérogène[4]. Elle se composait d’un ramassis de ces gens de toute sorte et de toute origine qui aimaient César. Les nouveaux Corinthiens restèrent longtemps étrangers à la Grèce, où on les regardait comme des intrus[5]. Ils avaient pour spectacles les jeux brutaux des Romains, repoussés par les véritables Grecs[6]. Corinthe devint ainsi une ville comme tant d’autres des bords de la Méditerranée,
- ↑ Plutarque ne l’envisage pas comme telle. De def. orac., 8.
- ↑ Strabon, VIII, vi, 22, 23 ; Pausanias, II, i, 2. Corinthe ne présente qu’un seul débris de construction hellénique.
- ↑ Strabon, VIII, vi, 23 ; Aristide, Or. iii, p. 37 et suiv., édit. Dindorf.
- ↑ Voir les inscriptions de Corinthe, dans le Corp. inscr. gr., nos 1104 et suiv.
- ↑ Pausanias, II, i, 2 ; V, i, 2.
- ↑ Lucien, Démonax, 57 ; Corp. inscr. gr., no 1106.