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sophronistes, maîtres des éphèbes, gymnasiarques, pædotribes, hoplomaques, maîtres d’escrime et d’équitation[1]. Depuis Adrien, les cosmètes ou préfets des étudiants prennent dans une certaine mesure l’importance et la dignité des archontes ; on date par eux les années ; la vieille éducation grecque, destinée dans son principe à former le citoyen libre, devient la loi pédagogique du genre humain[2]. Hélas ! elle ne forme plus guère que des rhéteurs ; les exercices du corps, autrefois vraie occupation de héros sur les bords de l’Ilissus, sont maintenant une affaire de pose. Une grandeur de cirque, des allures de Franconi ont remplacé la solide grandeur[3]. Mais c’est le propre de la Grèce d’avoir ennobli toute chose ; même la besogne de l’homme d’école devint chez elle un ministère moral ; la dignité du pro-

  1. Cicéron, Ad fam., XVI, 21 ; Lucien, Nigrinus, 13 et suiv. ; Dialogues des morts, xx, 5 ; Philostrate, Apoll., IV, 17.
  2. Corp. inscr. gr., nos 246, 248, 254, 255, 258, 261, 262, 263, 265, 266, 268, 269, 270, 271, 272, 275, 276, 277, 279, 280, 281, 282, 286 ; Ἐφημερὶς ἀρχαιολογική de Pittakis, 1860, nos 4041 et suiv., 4097 et suiv. ; 1862 (nouv. série), nos 199-204, 214-217 ; Φιλίστωρ (journal littéraire d’Athènes), t. III, p. 60, 150, 277, 350, 444, 549 ; t. IV, p. 73, 164, 171, 265, 392, 458, 545 et suiv., surtout 332 et suiv. ; Wescher, aux Comptes rendus de l’Acad. des inscr., 5 avril 1861, et au Moniteur univ., 13 avril 1861.
  3. Voir les bas-reliefs éphébiques du musée de la Société d’archéologie, dans les bâtiments de l’université d’Athènes.