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térieurs au temps où Paul vit Athènes. Jamais la ville, dans sa longue histoire, n’avait été plus muette et plus silencieuse.

Elle gardait cependant encore une grande partie de sa noblesse ; elle était toujours placée en première ligne dans l’attention du monde. Malgré la dureté des temps, le respect pour Athènes était profond, et tous le subissaient[1]. Sylla, quoique si terrible pour sa rébellion, eut pitié d’elle[2]. Cicéron mettait sa vanité à y avoir une statue[3]. Pompée et César, avant la bataille de Pharsale, firent proclamer par un héraut que les Athéniens seraient tous épargnés, comme prêtres des déesses thesmophores[4]. Pompée donna une grande somme d’argent pour orner la ville[5] ; César refusa de se venger d’elle[6] et contribua à l’érection d’un de ses monuments[7]. Brutus et Cassius s’y comportèrent en personnes privées, reçus et

  1. Un grand nombre d’offrandes et d’inscriptions de l’Acropole sont de ce temps. Beulé, I, 322, 339 et suiv. ; I, 206 et suiv., 301, 305.
  2. Strabon, IX, i, 20 ; Plut., Vie de Sylla, 14 ; Florus, Epitome, II, 39.
  3. Cicéron, Ad Att., VI, 1.
  4. Appien, Guerres civ., II, 70.
  5. Plut., Vie de Pompée, 42.
  6. Appien, Guerres civ., II, 88.
  7. Corp. inscr. gr., nos 312, 477