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Grèce en avaient aussi[1]. Ceux du port de Phalère (Paul avait pu les voir en débarquant) étaient célèbres ; on les rattachait aux légendes de la guerre de Troie[2]. Ils portaient pour inscription :

ΑΓΝΩΣΤΟΙΣΘΕΩΣ


« À des dieux inconnus » ; quelques-uns même pouvaient porter :

ΑΓΝΩΣΤΩΙΘΕΩΙ


« À un dieu inconnu[3] ». Ces autels devaient leur existence au scrupule extrême des Athéniens en fait de choses religieuses et à leur habitude de voir en chaque objet la manifestation d’une puissance mys-

  1. Pausanias, V, xiv, 8.
  2. Pausanias, I, i, 4 ; Pollux, Onom., VIII, 10 ; Hésychius, au mot Ἀγνῶτες θεοί.
  3. On n’a jamais trouvé d’inscription ainsi conçue. L’inscription au Dieu Inconnu que les capucins, vers 1670, déclarent avoir vue au Parthénon, est une imposture (Spon la chercha vainement en 1676 ; Voy., II, p. 88, édit. de La Haye, 1724), à moins qu’en effet les chrétiens n’aient mis une telle inscription à quelque chapelle. On sait que, depuis le xve siècle au moins, le Parthénon passa pour le temple du Dieu Inconnu. Voir Laborde, Athènes aux xve, xvie et xviie siècles, I, 24, notes, 50, note, 78, notes, 217, note, 233 et suiv., note ; II, 33 et suiv. ; Ross, Archæol. Aufsætze, I, 253, 273 et suiv. ; Aug. Mommsen, Athenæ christianæ, p. 33 et suiv.