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eut deux qui frappèrent beaucoup l’apôtre : d’abord, le caractère très-religieux des Athéniens[1], qui se manifestait par une multitude de temples, d’autels, de sanctuaires de toute sorte[2], signes de l’éclectisme tolérant qu’ils portaient en religion ; en second lieu, certains autels anonymes ou élevés à des « dieux inconnus[3] ». Ces autels étaient assez nombreux à Athènes et dans les environs[4]. D’autres villes de la

  1. Act., xvii, 22. Comp. les inscriptions du théâtre de Dionysos, et Isocrate, Panégyr., 33 ; Platon, Deuxième Alcib., 12 ; Thucydide, II, 38 ; Pausanias, I, xvii, 1 ; xxiv, 3 ; X, xxviii, 6 ; Strabon, IX, i, 16 ; X, iii, 18 ; Josèphe, Contra Apionem, II, 37 ; Denys d’Halic., De Thucydide, 40 ; Pline le Jeune, Epist., VIII, 24 ; Philostrate, Vie d’Apollonius, IV, xix ; VI, iii, 5 ; le même, Epist., 47 ; Élien, Variæ hist., V, 17 ; Julien, Misopogon, p. 348 (Spanheim) ; Himérius, dans Photius, cod. ccxliii, p. 356 (Bekker), p. 9, édit. Didot.
  2. Tite-Live, XLV, 27 ; Pétrone, Sat., c. 17.
  3. Act., xvii, 23.
  4. Pausanias, I, i, 4 ; Philostrate, Vie d’Apoll., VI, iii, 5 ; Diogène Laërte, I, x, 110 ; Œcuménius, In Act. apost. (Paris, 1631), p. 136-137 ; Isidore de Péluse, dans la Catena in Act. apost. de Cramer (Oxford, 1844), p. 292 ; saint Jérôme, In Tit., i, 12 (col. 420, Martianay). Les passages du faux Lucien, Philopatris, 9, 29, ne sont qu’une allusion au passage des Actes. On peut comparer les inscriptions de Rome : Sei deo, sei deæ (Orelli, nos 961, 1798, 2135, 2136, 2137, 2270, 2271, 5054, 5952). Cf. Aulu-Gelle, II, 28. La question qui s’éleva à la fin du xviie siècle sur le culte des saints inconnus répondait au même ordre de scrupules religieux.