Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/260

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment de son arrivée à Athènes, Paul regretta d’avoir laissé ses compagnons en Macédoine. Peut-être ce monde nouveau l’étonna-t-il et s’y trouva-t-il trop isolé. Ce qu’il y a de sûr, c’est que, congédiant les fidèles de Bérée, il les chargea de mander à Silas et à Timothée de venir le rejoindre le plus tôt possible[1].

Paul à Athènes se trouva donc seul quelques jours. Cela ne lui était point arrivé depuis fort longtemps ; sa vie avait été comme un tourbillon, et jamais il n’avait voyagé sans deux ou trois compagnons de route. Athènes était une chose unique au monde et en tout cas une chose totalement différente de ce que Paul avait vu jusqu’alors ; aussi son embarras fut-il extrême. En attendant ses compagnons, il se contenta de parcourir la ville dans tous les sens[2]. L’Acropole, avec ce nombre infini de statues qui la couvrait et en faisait un musée comme il n’y en eut jamais[3], dut surtout être l’objet de ses plus originales réflexions.

Athènes, bien qu’ayant beaucoup souffert de Sylla, bien que pillée comme toute la Grèce par les admi-

  1. Act., xvii, 15.
  2. Act., xvii, 16, 23.
  3. Pausanias, I, xxii et suiv. ; Beulé, l’Acropole d’Athènes, I, p. 272 et suiv.