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rieur. La Thrace, en grande partie celtique[1], était restée fidèle à la vie aryenne ; elle gardait les anciens cultes sous une forme qui paraissait barbare aux Grecs et aux Romains, mais qui, en réalité, n’était que primitive. Quant à la Macédoine, c’était peut-être la région la plus honnête, la plus sérieuse, la plus saine du monde antique. Ce fut à l’origine un pays de burgs féodaux, non de grandes villes indépendantes : or, c’est là, de tous les régimes, celui qui conserve le mieux la moralité humaine et met le plus de forces en réserve pour l’avenir. Monarchiques par solidité d’esprit et par abnégation, pleins d’antipathie pour le charlatanisme et l’agitation souvent stérile des petites républiques, les Macédoniens offrirent à la Grèce le type d’une société analogue à celle du moyen âge, fondée sur le loyalisme, sur la foi en la légitimité et l’hérédité, et sur un esprit conservateur, également éloigné du despotisme ignominieux de l’Orient et de cette fièvre démocratique

  1. Remarquez les noms de Sadoc, Sparadoc, Médoc, Amadoc, Olorus, Lutarius, Leonorius, Comontorius, Lomnorius, Luarius, Cavarus, Bithocus ou Bituitus (comp. Revue num., nouv. série, t. I, 1856 ; monnaies arvernes, nos 5-6), Rabocentus, Bithicenthus, Zipacenthus (Heuzey, Miss. de Mac. p. 149 et suiv. ; Art de vérif. les dates, av. J.-C., t. III, p. 106-132). Le penchant à l’ivrognerie, si fort chez les Thraces, est en général un indice de race gauloise ou germanique.