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conseils d’hygiène et de convenance alimentaire, à l’abstinence de choses repoussantes ou malsaines ; les secondes portent sur la régularité et la pureté des rapports sexuels[1]. Tout le reste du rituel juif est réduit à néant.

Du reste, ce qui sortit de l’assemblée de Jérusalem ne fut convenu que de vive voix et même ne fut pas libellé d’une manière bien stricte, car nous y verrons déroger fréquemment[2]. L’idée de canons dogmatiques émanant d’un concile n’était pas encore de ce temps. Avec un bon sens profond, ces gens simples atteignirent le plus haut degré de la politique. Ils virent que le seul moyen d’échapper aux grandes questions est de ne pas les résoudre, de

  1. Poema νουθετικόν, vers 175 et suiv.
  2. Comp. surtout Act., xv, 20, et I Cor., viii-x. Il est impossible d’admettre l’authenticité textuelle du décret rapporté Act., xv, 23-29, d’abord, parce que saint Paul, Gal., ii, invoquerait un tel décret s’il avait existé ; 2o parce que Gal., ii, 12 et suiv., n’a plus de sens si un tel décret eût été porté ; 3o parce que le récit Act., xxi, 18 et suiv. et même xvi, 3, ne s’expliquent pas davantage en cette hypothèse ; 4o parce que la doctrine de Paul sur les viandes immolées (I Cor., viii-x) est en contradiction avec le décret ; 5o parce que le parti judéo-chrétien nia toujours la légitimité de toute abrogation d’une partie de la Loi, ce qui ne se concevrait pas si la question avait été canoniquement réglée par des personnes telles que Jacques et Pierre, dont le parti judéo-chrétien proclamait la suprême autorité.