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On y parlait lycaonien[1]. Il s’y trouvait peu de juifs[2]. Claude, par l’établissement de colonies dans les inaccessibles régions du Taurus[3], donnait à ces cantons déshérités plus d’ordre et de sécurité qu’ils n’en avaient jamais eu.

Lystres fut évangélisée d’abord[4]. Il s’y passa un incident singulier. Dans les premiers temps du séjour des apôtres en cette ville, le bruit se répandit que Paul avait fait la guérison miraculeuse d’un boiteux. Ces populations crédules et amies du merveilleux furent dès lors saisies d’une imagination singulière. On crut que c’étaient deux divinités qui avaient pris la forme humaine pour se promener parmi les mortels. La croyance à ces descentes des dieux était fort répandue, surtout en Asie Mineure. La vie d’Apollonius de Tyane sera bientôt tenue pour le voyage d’un dieu sur la terre[5] ; Tyane est

    profond dédain (Lettres ad fam. et ad Att., datées de Cilicie).

  1. Act., XIV, 11 ; Étienne de Byz., au mot Δέρϐη ou Δελϐεία.
  2. Cela résulte de Act., xiv, 19 (texte grec). Il y en avait cependant. Act., xvi, 3.
  3. Claudiopolis = Mout sur le Calycadnus ( Hieroclès, Syecdème, p. 709, Wess. ; Notitiæ episc., p. 85, 129, 224, édit. Parthey) ; Claudiconium, etc. Le Bas, III, 1385 bis.
  4. D’Iconium à Lystres (si Lystres est Madenscher), la route est de treize heures. Laborde, p. 119.
  5. Eunape, Vies des Sophistes, p. 454, 500 (édit. Didot).