Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 3 Saint Paul, Levy, 1869.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Romains avaient à peine domptées[1]. Paul, habitué à l’aspect de la Syrie, dut être surpris de ces pittoresques et romantiques régions alpestres, avec leurs lacs, leurs vallées profondes, qu’on peut comparer aux environs du lac Majeur et du Tessin[2]. On s’étonne au premier moment de la marche singulière des apôtres, marche qui les éloignait des grands centres et des routes les plus fréquentées. Cette fois sans doute encore, ils suivirent la trace des émigrations juives. La Pisidie et la Lycaonie avaient des villes, telles qu’Antioche de Pisidie, Iconium, où de grandes colonies juives s’étaient établies. Ces juifs y faisaient beaucoup de conversions[3] ; éloignés de Jérusalem et soustraits à l’influence du fanatisme palestinien, ils vivaient en bonne intelligence avec les païens[4].

  1. Cicéron, lettres de son proconsulat de Cilicie. Cf. Dion Cassius, LX, 17. Les Homonades habitaient ces parages. Strabon, XII, vi, vii, 51 ; XIV, v, 1, 24. Voir ci-dessus, p. 27, et ci-dessous, p. 43. Cependant, leur site principal paraît avoir été plus à l’est.
  2. Voir Laborde, Voy. de la Syrie, p. 107 et suiv. pl., xxx, lix, lx, lxi, lxii ; W. J. Hamilton, Researches in Asia Minor, I, 477 et suiv. ; Ritter, Erdkunde, XIX, p. 477 et suiv. ; Conybeare et Howson, the Life of saint Paul, I, p. 175 et suiv. Cf. Pline, V, 23.
  3. Act., xiii, 43, 50.
  4. Act., xiv, 1-5.