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vent aux Romains, s’être laissé amuser aux prestiges et aux croyances superstitieuses du pays où le hasard l’avait porté[1]. Il avait auprès de lui un juif, nommé Barjésu, qui se faisait passer pour magicien et se donnait un titre qu’on explique par élim ou « sage[2] ». Il se produisit là, dit-on, des scènes analogues à celles qui eurent lieu à Sébaste entre les apôtres et Simon le magicien[3]. Barjésu fit une ardente opposition à Paul et à Barnabé. La tradition prétendit plus tard que l’en-

    les proconsuls des provinces sénatoriales étaient, sauf de rares exceptions, annuels et que Chypre était la plus petite des provinces romaines. Les textes, les monnaies proconsulaires et les inscriptions de Chypre ne permettent pas de dresser une liste tant soit peu complète des proconsuls de cette île. On peut, sans invraisemblance, identifier le personnage des Actes avec le naturaliste du même nom cité par Pline (index des auteurs en tête du livre II et du livre XVIII). Lucius Sergius Paulus, consul l’an 168, et sa fille Sergia Paulina, qui donnèrent leur nom à un célèbre collège domestique (Orelli, 2414, 4938 ; Gruter, 1117, 7 ; Fabretti, Inscr. dom., p. 146, no 178 ; Amaduzzi, Anecd. litt., I, p. 476, nos 39, 40 ; Otto Iahn, Specimen epigraph., p. 79 et suiv.), étaient très-probablement des descendants de notre Sergius Paulus. Borghesi, Fastes consul. [encore inédits], à l’année 168.

  1. Comp. Jos., Ant., XX, vii, 2.
  2. Mot arabe dont le pluriel est ouléma. Le mot n’existe ni en hébreu, ni en araméen ; ce qui rend fort douteuse cette étymologie d’Étymas.
  3. Le parallélisme des deux récits soulève bien quelques doutes sur la crédibilité de tout l’épisode. Il semble qu’en plusieurs points on a cherché à modeler la légende de Paul sur celle de Pierre.