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histoire, les documents ont d’autant plus de poids qu’ils ont moins la forme historique. L’autorité de toutes les chroniques doit céder à celle d’une inscription, d’une médaille, d’une charte, d’une lettre authentiques. À ce point de vue, les épîtres d’auteurs certains ou de dates certaines sont la base de toute l’histoire des origines chrétiennes. Sans elles, on peut dire que le doute atteindrait et ruinerait de fond en comble même la vie de Jésus. Or, dans deux circonstances très-importantes, les épîtres mettent en un jour frappant les tendances particulières de l’auteur des Actes et son désir d’effacer la trace des divisions qui avaient existé entre Paul et les apôtres de Jérusalem[1].

Et d’abord, l’auteur des Actes veut que Paul, après l’accident de Damas (ix, 19 et suiv. ; xxii, 17 et suiv.), soit venu à Jérusalem, à une époque où l’on

  1. Les personnes qui ne peuvent lire sur tout ceci les écrits allemands de Baur, Schneckenburger, de Wette, Schwegler, Zeller, où les questions critiques relatives aux Actes sont amenées à une solution à peu près définitive, consulteront avec fruit les Études historiques et critiques sur les origines du christianisme, par A. Stap (Paris, Lacroix, 1864), p. 116 et suiv.; Michel Nicolas, Études critiques sur la Bible. Nouveau Testament (Paris, Lévy, 1864), p. 223 et suiv.; Reuss, Histoire de la théologie chrétienne au siècle apostolique, 1. VI, ch. v ; divers travaux de MM. Kayser, Scherer, Reuss dans la Revue de théologie de Strasbourg, 1e série, t. II et III; 2e série, t. II et III.