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fait venir avec lui de Jérusalem[1]. Quand les préparatifs furent terminés, il y eut des jeûnes, des prières ; on imposa, dit-on, les mains aux deux apôtres en signe d’une mission conférée par l’Église elle-même[2] ; on les livra à la grâce de Dieu, et ils partirent[3]. De quel côté vont-ils se diriger ? Quel monde vont-ils évangéliser ? C’est ce qu’il importe maintenant de rechercher.

Toutes les grandes missions chrétiennes primitives se dirigèrent vers l’ouest, ou, en d’autres termes, se donnèrent pour théâtre et pour cadre l’empire romain. Si l’on excepte quelques petites portions du territoire, vassal des Arsacides, compris entre l’Euphrate et le Tigre, l’empire des Parthes ne reçut pas de missions chrétiennes, au premier siècle[4]. Le Tigre fut, du côté de l’orient, une borne que le christianisme ne dépassa que sous les Sassanides. Deux grandes causes, la Méditerranée et l’empire romain, déterminèrent ce fait capital.

  1. Act., xiii, 5.
  2. L’auteur des Actes, partisan de la hiérarchie et du pouvoir de l’Église, a peut-être introduit cette circonstance. Paul ne sait rien d’une telle ordination ou consécration. Il tient sa mission de Jésus, et ne se croit pas plus l’envoyé de l’Église d’Antioche que de celle de Jérusalem.
  3. Act., xiii, 3 ; xiv, 25.
  4. Dans I Petri, v, 13, Babylone désigne Rome.