presque toutes les femmes avaient adopté la religion juive[1]. Derrière le judaïsme pharisaïque, se formait ainsi une sorte de judaïsme libre, de moindre aloi, ne sachant pas tous les secrets de la secte[2], n’apportant que sa bonne volonté et son bon cœur, mais ayant bien plus d’avenir. La situation était, à quelques égards, celle du catholicisme de nos jours, où nous voyons, d’une part, des théologiens bornés et orgueilleux, qui seuls ne gagneraient pas plus d’âmes au catholicisme que les pharisiens n’en gagnèrent au judaïsme ; de l’autre, de pieux laïques, mille fois hérétiques sans le savoir, mais pleins d’un zèle touchant, riches en bonnes œuvres et en poétiques sentiments, tout occupés à dissimuler ou à réparer par de complaisantes explications les fautes de leurs docteurs.
Un des exemples les plus extraordinaires de ce penchant qui entraînait vers le judaïsme les âmes religieuses, fut celui que donna la famille royale de l’Adiabène sur le Tigre[3]. Cette maison, persane d’origine et de mœurs[4], déjà en partie initiée à la culture grecque[5], se fit presque tout entière juive, et entra