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religion dominante de plusieurs parties de la Syrie. Les princes asmonéens y avaient converti violemment des populations entières (Iduméens, Ituréens, etc.)[1]. Il y avait beaucoup d’exemples de la circoncision ainsi imposée par la force[2] ; l’ardeur pour faire des prosélytes était très-grande[3]. La maison d’Hérode elle-même servait puissamment la propagande juive. Pour épouser des princesses de cette famille, dont les richesses étaient immenses, les princes des petites dynasties, vassales des Romains, d’Émèse, de Pont et de Cilicie, se faisaient juifs[4]. L’Arabie, l’Éthiopie, comptaient aussi un grand nombre de convertis. Les familles royales de Mésène et d’Adiabène, tributaires des Parthes, étaient gagnées, surtout du côté des femmes[5]. Il était reçu qu’on trouvait le bonheur en connaissant et en pratiquant la Loi[6]. Même quand on ne se faisait pas circoncire, on modifiait plus ou moins sa religion dans le sens juif ; une sorte de monothéisme devenait l’esprit général de la religion en Syrie. À Damas, ville qui n’était nullement d’origine israélite,

  1. Jos., Ant., XIII, ix, 1 ; xi, 3 ; xv, 4 ; XV, vii, 9.
  2. Jos., B. J., II, xvii, 10 ; Vita, 23.
  3. Matth., xxiii, 13.
  4. Jos., Ant., XX, vii, 1, 3. Comp. XVI, ii, 6.
  5. Ibid., XX, ii. 4.
  6. Ibid., XX, ii, 5, 6 ; iv, 1.