Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.

du châtiment réservé aux ennemis du Dieu, une maladie vermiculaire[1]. Les symptômes rapportés par Josèphe feraient croire plutôt à un empoisonnement, et ce qui est dit dans les Actes de la conduite équivoque des Phéniciens et du soin qu’ils prirent de gagner Blastus, valet de chambre du roi, fortifierait cette hypothèse.

La mort d’Hérode Agrippa Ier amena la fin de toute indépendance pour Jérusalem. La ville recommença d’être administrée par des procurateurs, et ce régime dura jusqu’à la grande révolte. Ce fut un bonheur pour le christianisme ; car il est bien remarquable que cette religion qui devait soutenir, plus tard, une lutte si terrible contre l’empire romain, grandit à l’ombre du principe romain et sous sa protection. C’était Rome, ainsi que nous l’avons déjà plusieurs fois remarqué, qui empêchait le judaïsme de se livrer pleinement à ses instincts d’intolérance, et d’étouffer les développements libres qui se produisaient dans son sein. Toute diminution de l’autorité juive était un bienfait pour la secte naissante. Cuspius Fadus, le premier de cette nouvelle série de procurateurs, fut un autre Pilate, plein de fermeté ou du moins de bon vouloir. Mais Claude continuait de

  1. Act., xii, 23. Comp. II Macch., ix, 9 ; Jos., B. J. I, xxxiii, 5 ; Talm. de Bab., Sota, 35 a.