Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/320

Cette page a été validée par deux contributeurs.

règne un violent persécuteur[1]. Quelque temps avant la Pâque de l’an 44, il fit trancher la tête à l’un des principaux membres du collège apostolique, Jacques, fils de Zébédée, frère de Jean. L’affaire ne fut pas présentée comme religieuse ; il n’y eut pas de procès inquisitorial devant le sanhédrin ; la sentence fut prononcée en vertu du pouvoir arbitraire du souverain, comme cela eut lieu pour Jean-Baptiste[2]. Encouragé par le bon effet que cette exécution produisit sur les Juifs[3], Hérode Agrippa ne voulut pas s’arrêter en une veine si facile de popularité. On était aux premiers jours de la fête de Pâque, époque ordinaire de redoublement du fanatisme. Agrippa ordonna d’enfermer Pierre dans la tour Antonia. Il voulait le faire juger et mettre à mort avec grand appareil, devant la masse de peuple alors assemblé.

Une circonstance que nous ignorons, et qui fut tenue pour miraculeuse, ouvrit la prison de Pierre. Un soir que plusieurs des fidèles étaient assemblés dans la maison de Marie, mère de Jean-Marc, où Pierre demeurait d’habitude, on entendit tout à coup frapper à la porte. La servante, nommée Rhodé, alla écouter. Elle reconnut la voix de Pierre. Transportée

  1. Act., xii, 1 et suiv.
  2. En effet, Jacques fut décapité et non lapidé.
  3. Act., xii, 3 et suiv.