Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 2 Les Apotres, Levy, 1866.djvu/309

Cette page a été validée par deux contributeurs.

étaient fréquentes[1]. Tous se croyaient inspirés, sur des modes divers. Les uns étaient « prophètes », les autres « docteurs »[2]. Barnabé, comme son nom l’indique[3], avait sans doute rang de prophète. Paul n’avait pas de titre spécial. On citait encore, parmi les notables de l’Église d’Antioche, Siméon surnommé Niger, Lucius de Cyrène, Menahem, qui avait été frère de lait d’Hérode Antipas, et qui par conséquent devait être assez âgé[4]. Tous ces personnages étaient juifs. Parmi les païens convertis était peut-être déjà cet Evhode qui paraît, à une certaine époque, avoir tenu le premier rang dans l’Église d’Antioche[5]. Sans doute, les païens qui répondirent à la première prédication eurent d’abord quelque infériorité ; ils devaient peu briller dans les exercices publics de glossolalie, de prédication, de prophétie.

Paul, au milieu de cette société entraînante, se laissa aller au courant. Plus tard, il se montra contraire à la glossolalie[6], et il est probable que jamais il ne la pratiqua. Mais il eut beaucoup de visions et

  1. Act., xiii, 2.
  2. Ibid., xiii, 1.
  3. Voir ci-dessus, p. 105-106.
  4. Act., xiii, 1.
  5. Eusèbe, Chron., à l’année 43 ; Hist. eccl., III, 22 ; Ignatii Epist. ad Antioch. (apocr.), 7.
  6. I Cor., xiv entier.