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et l’Église ouverte à tous. Déjà il avait puissamment contribué à lever les défiances qui s’étaient élevées contre Paul. Cette fois, il exerça encore une grande influence. Envoyé comme délégué du corps apostolique à Antioche, il vit et approuva tout ce qui s’était fait ; il déclara que l’Église nouvelle n’avait qu’à continuer dans la voie où elle était entrée. Les conversions continuaient à se produire en grand nombre[1]. La force vivante et créatrice du christianisme semblait s’être concentrée à Antioche. Barnabé, dont le zèle voulait toujours être au point où l’action était la plus vive, y resta. Antioche sera désormais son Église ; c’est de là qu’il va exercer le ministère le plus fécond. Le christianisme a été injuste envers ce grand homme, en ne le plaçant pas en première ligne parmi ses fondateurs. Toutes les idées larges et bonnes eurent Barnabé pour patron. L’intelligente hardiesse de Barnabé fut le contre-poids à ce qu’aurait eu de funeste l’entêtement de ces Juifs bornés qui formaient le parti conservateur de Jérusalem.

Une magnifique idée germa à Antioche dans ce grand cœur. Paul était à Tarse dans un repos qui, pour un homme aussi actif, devait être un supplice.

  1. Act., xi, 22-24.