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avait souvent entendu vanter les pouvoirs miraculeux des nouveaux croyants à l’égard des maladies ; l’idée que l’imposition des mains le tirerait de l’état où il était, s’empara de lui. Ses yeux étaient toujours fort enflammés. Parmi les images qui se succédaient en son cerveau[1], il crut voir Hanania entrer et lui faire le geste familier aux chrétiens. Il fut persuadé dès lors qu’il devrait sa guérison à Hanania. Hanania fut averti ; il vint, parla doucement au malade, l’appela son frère, et lui imposa les mains. Le calme, à partir de ce moment, rentra dans l’âme de Paul. Il se crut guéri, et, la maladie étant surtout nerveuse, il le fut. De petites croûtes ou écailles tombèrent, dit-on, de ses yeux[2] ; il mangea et reprit des forces.

Il reçut le baptême presque aussitôt[3]. Les doctrines de l’Église étaient si simples qu’il n’eut rien de nouveau à apprendre. Il fut sur-le-champ chrétien et parfait chrétien. De qui d’ailleurs aurait-il eu à recevoir des leçons ? Jésus lui-même lui était apparu. Il avait eu sa vision de Jésus ressuscité, comme Jacques, comme Pierre. C’était par révélation immé-

  1. Act., ix, 12. Il faut lire ἄνδρα ἐν ὁράματι, comme porte le manuscrit B du Vatican. Comp. verset 10.
  2. Act., ix, 18 ; comp. Tobie, ii, 9 ; vi, 10 ; xi, 13.
  3. Act., ix, 18 ; xxii, 16.