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qui le tenaient par la main[1]. Ils le déposèrent chez un certain Juda, qui demeurait dans la rue Droite, grande rue à colonnades, longue de plus d’un mille et large de cent pieds, qui traversait la ville de l’est à l’ouest, et dont le tracé forme encore aujourd’hui, sauf quelques déviations, la principale artère de Damas[2]. L’éblouissement[3] et le transport au cerveau ne diminuaient pas d’intensité. Pendant trois jours, Paul, en proie à la fièvre, ne mangea ni ne but. Ce qui se passa durant cette crise dans une tête brûlante, affolée par une violente commotion, se devine facilement. On parla devant lui des chrétiens de Damas et en particulier d’un certain Hanania, qui paraît avoir été le chef de la communauté[4]. Paul

  1. Act., ix, 8 ; xxii, 11.
  2. Son ancien nom arabe était Tarik el-Adhwa. On l’appelle aujourd’hui Tarik el-Mustekim, qui répond à Ῥύμη εὐθεῖα. La porte orientale (Bâb Scharki) et quelques vestiges des colonnades subsistent encore. Voir les textes arabes donnés par Wüstenfeld dans la Zeitschrift für vergleichende Erdkunde de Lüdde, année 1842, p. 168 ; Porter, Syria and Palestine, p. 477 ; Wilson, The Lands of the Bible, II, 345, 351-52.
  3. Act., xxii, 11.
  4. Le récit du chapitre ix des Actes semble ici composé de deux textes entremêlés ; l’un, plus original, comprenant les versets 9, 12, 18 ; l’autre, plus développé, plus dialogué, plus légendaire, comprenant les versets 9, 10, 11, 13, 14, 15, 16, 17, 18. Le v. 12, en effet, ne se rattache ni à ce qui précède, ni à ce qui suit. Le récit xxii, 12-16, est plus conforme au second des textes susmentionnés qu’au premier.