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où nous sommes, aucun païen, c’est-à-dire aucun homme sans lien antérieur avec le judaïsme, n’est entré dans l’Église. Mais des prosélytes[1] y occupent des fonctions très-importantes. Le cercle de provenance des disciples s’est aussi fort élargi ; ce n’est plus un simple petit collège de Palestiniens ; on y compte des gens de Chypre, d’Antioche, de Cyrène[2], et en général de presque tous les points des côtes orientales de la Méditerranée où s’étaient établies des colonies juives. L’Égypte seule faisait défaut dans cette primitive Église et fera défaut longtemps encore. Les juifs de ce pays étaient presque en schisme avec la Judée. Ils vivaient de leur vie propre, supérieure à beaucoup d’égards à celle de la Palestine, et ils recevaient faiblement le contre-coup des mouvements religieux de Jérusalem.

  1. Voir ci-dessus, p. 108, 119-120.
  2. Act., vi, 5 ; xi, 20.