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rités qui avaient fait mettre Jésus à mort n’eussent pas permis que de tels scandales se renouvelassent. Le prosélytisme des fidèles s’exerçait surtout par des conversations pénétrantes, où la chaleur de leur âme se communiquait de proche en proche[1]. Leurs prédications sous le portique de Salomon devaient s’adresser à des cercles peu nombreux. Mais l’effet n’en était que plus profond. Leurs discours consistaient surtout en citations de l’Ancien Testament, par lesquelles on croyait prouver que Jésus était le Messie[2]. Le raisonnement était subtil et faible, mais toute l’exégèse des Juifs de ce temps est du même genre ; les conséquences que les docteurs de la Mischna tirent des textes de la Bible ne sont pas plus satisfaisantes.

Plus faible encore était la preuve invoquée à l’appui de leurs arguments, et tirée de prétendus prodiges. Impossible de douter que les apôtres aient cru faire des miracles. Les miracles passaient pour le signe de toute mission divine[3]. Saint Paul, de beaucoup l’esprit le plus mûr de la première école

  1. Act., v, 42.
  2. Voir, par exemple, Act., ii, 34 et suiv., et en général tous les discours des premiers chapitres.
  3. I Cor., i, 22 ; ii, 4-5 ; II Cor., xii, 12 ; I Thess., i, 5 ; II Thess., ii, 9 ; Gal., iii, 5 ; Rom., xv, 18-19.