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et pour guérir le malade[1]. L’huile a toujours été en Orient le médicament par excellence[2]. Seule, du reste, l’imposition des mains des apôtres était censée avoir les mêmes effets[3]. Cette imposition se faisait par l’attouchement immédiat. Il n’est pas impossible que, dans certains cas, la chaleur des mains, se communiquant vivement à la tête, procurât au malade un peu de soulagement.

La secte étant jeune et peu nombreuse, la question des morts ne se posa pour elle que plus tard. L’effet causé par les premiers décès qui eurent lieu dans les rangs des confrères fut étrange[4]. On s’inquiéta du sort des trépassés ; on se demanda s’ils seraient moins favorisés que ceux qui étaient réservés pour voir de leurs yeux l’avènement du Fils de l’homme. On en vint généralement à considérer l’intervalle entre la mort et la résurrection comme une sorte de lacune dans la conscience du défunt[5]. L’idée, exposée dans le Phédon, que l’âme existe avant et après la mort, que la mort est un bien, qu’elle est même l’état philosophique par excellence, puisque

  1. Jac., v, 14-15 ; Marc, vi, 13.
  2. Luc, x, 34.
  3. Marc, xvi, 18 ; Act., xxviii, 8.
  4. I Thess., iv, 13 et suiv. ; I Cor., xv, 12 et suiv.
  5. Phil., i, 23, semble d’une nuance un peu différente. Cependant comparez I Thess., iv, 14-17. Voir surtout Apoc., xx, 4-6.