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craint pas Dieu. Est-il un renversement comparable à celui-ci : des justes qui sont traités selon les œuvres des méchants, des méchants qui sont traités selon les œuvres des justes ? « Encore une vanité ! », me suis-je dit.

Alors j’ai chanté un hymne à la joie, puisqu’il n’y a rien de bon pour l’homme sous le soleil que de manger, de boire, de se réjouir, et que c’est là tout ce qui lui reste des travaux auxquels il s’est livré durant les jours de vie que Dieu lui a donnés sous le soleil.

Cherchant la vérité, poursuivant ma tentative de savoir tout ce qui se passe sur la terre, je vis ainsi les œuvres de Dieu passer sous mon regard et je reconnus que l’homme, quand même jour et nuit il refuserait le sommeil à ses yeux, ne saurait arriver à la compréhension de ce qui arrive sous le soleil. Non, quelque effort, quelque recherche qu’il fasse, il n’y arrivera jamais, et tel savant qui prétend en savoir quelque chose en réalité n’y comprend rien.