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tius Lateranus, qui devait donner son nom au chef-lieu du christianisme.

Mais nulle part autant qu’au baptistère on ne comprend la grande majesté de l’empire infaillible, et cette fière assurance d’elle-même, qui forme l’un des caractères des religions. Aucune cérémonie du christianisme n’est plus originale, ni plus significative que le baptême. Cette façon de s’arroger l’enfant sans son consentement, de le prendre comme son bien propre, sur lequel on conserve un droit inaliénable, est l’un des traits les plus hardis de cette altière religion. « Crois-tu au Père ? demande-t-on à l’enfant, qui ne répond que par ses vagissements. — Oui, répond-on pour lui. — Crois-tu au Fils ? — Oui. » Et ce oui prononcé par d’autres oblige cet enfant. Il a dès ce moment la foi infuse, et si, plus tard, il n’acquiesce pas à ce qu’on