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nominale ; il ne règne pas chez lui ; il n’est que le suzerain de municipes indépendants et souvent rebelles, mais que lui importe ? Son règne n’est pas borné à quelques cantons de l’Italie ; son règne, c’est l’humanité tout entière. Il aspire à l’empire universel, et parmi ces trois couronnes, il n’en est pas une pour le petit coin de terre qui absorbe aujourd’hui tous ses soins. On s’étonne que les papes du moyen âge aient si peu bâti à Rome ; cela se conçoit à merveille. Ces papes ne pensaient pas à la Rome dont ils étaient souverains nominaux ; leur pensée était pour le monde. Les papes n’ont commencé à bâtir à Rome (Nicolas IV, Martin V), que quand ils ont renoncé à leurs grandes prétentions, et que, par suite du grand schisme, le monopole de la papauté est tombé aux mains des Italiens. Et la Rome moderne n’a