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physionomie ; prenez, par quelque côté que ce soit, l’administration romaine, vous n’y trouverez rien de saint, rien de catholique, je veux dire qui rappelle l’Église universelle. Les neuf dixièmes des pensées du pape sont préoccupés, j’en suis sûr, par le gouvernement de ce petit État, et cela ne m’étonne pas. Nous touchons au temps où les croyants de l’autre bout du monde recevront et baiseront avec respect des décisions dogmatiques fabriquées dans des bureaux. Quelle bizarre destinée que de voir une nation, l’Italie, ainsi dévolue au monopole de la théologie, ayant, par fait de naissance, le droit de régler la foi ! L’esprit moderne gouverné par la nation la plus arriérée, la plus ignorante ! Car toutes ces congrégations qui expédient des directions au monde dans tous les sens sont toutes composées d’Italiens, et si l’on